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Les politiques, en particulier européennes, sont focalisées sur les seules réductions DRASTIQUES, IRRÉALISTES, IRRÉALISABLES dans les délais impartis et IMPAYABLES, des émissions de CO2.
Mon propos n’est pas de dire qu’il ne faut rien faire mais que le tempo que veulent imposer les pouvoirs politiques en place (UE, États, Régions, …) n’est pas tenable et ne garantit en RIEN une quelconque influence sur le climat, du moins pas avant quelques décennies (si tout va bien) et pour autant que les grands émetteurs de CO2 et autres GES que sont la Chine, l’Inde, les États-Unis, …suivent la même trajectoire, ce qui, actuellement, est loin d’être le cas, la Chine et l’Inde, p.ex., si elles installent de l’éolien, du solaire et du nucléaire, continuent à construire à tour de bras des centrales à charbon dont on sait que c’est la pire énergie en termes d’émissions de GES (et accessoirement de particules fines).
Si, demain matin, ‘par miracle’, l’UE n’émettait plus aucun CO2, cela ne représenterait que 0.5% de réduction des émissions totales de CO2, en effet, les émissions anthropiques de CO2 ne représentent que de l’ordre e 5% des émissions totales de CO2 (95% sont d’origine naturelle) dont 10% (de ces 5% soit 0.5%)sont le fait de l’UE.
OUI, il faut continuer à mieux utiliser les ressources naturelles et l’énergie mais, sachant que, même dans le cas le plus optimiste voire utopiste où la ‘neutralité carbone’ (qui n’est pas équivalente à ‘zéro émission’) serait atteinte en 2050, non seulement, d’ici-là, le climat continuera d’évoluer mais, de plus, même si la réduction des émissions anthropiques de CO2 a un effet significatif (ce qui est loin d’être garanti), ce ne sera pas avant plusieurs décennies, étant donné la durée de vie du CO2 et autres GES dans l’atmosphère terrestre.
Ce qu’il faut donc, de toute urgence, c’est NOUS ADAPTER à ce qui semble devenir la nouvelle donne climatique sous nos latitudes !
Quelques idées et pistes de réflexion :
- planter un maximum d’arbres, surtout dans les zones fortement urbanisées, non pas pour/contre le CO2 (si cela peut aider, tant mieux) mais pour créer des zones d’ombre, un environnement proche plus frais (à la fois gra^ce à l’ombre mais également/surtout grâce à l’évapotranspiration des arbres). La plantation d’arbres, si elle est bien conçue, peut avoir d’autres effets positifs tels que la préservation de la biodiversité (les arbres peuvent abriter, des oiseaux, des insectes, … leurs racines interagissent avec des champignons), une meilleure gestion de l’eau (les racines remontent l’eau profonde, ce qui permet d’irriguer les plantations environnantes mais elles aèrent également le sol, ce qui permet une meilleure infiltration des eaux pluviales, d’où une diminution des risques d’inondation, …).
Dans ce cadre, il serait intéressant de développer des expériences de type agroforesterie/vitiforesterie (je vis depuis quelques années dans une région viticole) et pourquoi pas, tenter l’expérience de mangroves pour stabiliser certains traits de côte, ce type de végétation permet, à d’autres endroits, de protéger les rives en ralentissant l’eau, en absorbant une partie de son énergie, … il n’est pas certain que cela donne des résultats intéressants mais au moins cela aura été tenté (l’enrochement, les digues deviennent vite obsolètes/inefficaces). - adapter le paysage agricole et nos cultures vivrières. Ce qui semble la nouvelle donne climatique ressemble de plus en plus à un système binaire : saison chaude et sèche d’une part et saison (très) humide d’autre part, ce qui entraîne de nouvelles contraintes tant pour la gestion de l’eau (trop peu pendant la saison chaude et sèche, trop et inondations le reste du temps) que pour les cultures vivrières qui doivent pouvoir se développer dans ces (nouvelles) conditions. Alors, pourquoi ne pas tester, le plus rapidement possible, de nouvelles cultures résistant tant aux fortes chaleurs et à la sécheresse qu’à une surabondance d’eau ? Les plantes cultivées sous les tropiques pourraient servir de point de départ avant le développement d’OGM ou NGT.
Et, bien entendu, cela vaudrait la peine de tenter le mélange des espèces (voir article https://fortikeco.eu/2024/02/06/quand-les-plantes-sentraident-pour-lutter-contre-les-maladies/ ) pour utiliser moins de pesticides et donc protéger un peu plus la biodiversité (des sols).
Lors de la plantation d’arbres, privilégier les essences indigènes/locales, les mélanger (pas de ‘monoculture’ facilitant la propagation des maladies et ravageurs) et y inclure des espèces ‘exotiques’/tropicales pour étudier leur potentiel dans le cadre de la nouvelle donne climatique, sans oublier les arbres fruitiers qui, par leur floraison et leur fructification, amélioreront la biodiversité. Et, pourquoi, dans les parcs et autres reboisements, ne pas planter quelques Gingko biloba, l’un des arbres les plus résistants/résilients (c’est l’une des premières essences aà avoir repoussé à Hiroshima après la bombe d’août 1945). - adapter l’aménagement des territoires et les constructions pour limiter les risques d’inondation et mieux gérer l’eau. Les inondations sont rarement une fatalité mais bine souvent la conséquence d’erreurs en matière d’aménagement du territoire et/ou de construction : pour des besoins de navigation, nombre de cours d’eau navigables ont vu leur cours ‘redressé’ en oubliant que la nature avait creusé ce lit parce que c’était ce qui permettait l’écoulement le plus facile/fluide et donc, dès que le débit devient plus important que d’habitude, le cours d’eau a une tendance naturelle a reprendre son lit naturel et à s’étendre hors des berges ‘redressées’ … De même, comme il est agréable de vivre ‘les pieds dans l’eau’, de très nombreuses habitations ont été construites à proximité immédiate de nombreux cours d’eau (voire carrément sur les berges) avec les conséquences qu’on imagine dès le plus petit débordement du cours d’eau en question !
Il faut donc veiller à rendre aux cours d’eau leur lit naturel, entretenir les plus petits cours d’eau (non navigables) qui sont souvent délaissés et peuvent provoquer des inondations dramatiques, il faut interdire toute construction/hébergement dans les zones déjà inondées au moins une fois ces 50/100 dernières années (avec les changements climatiques et les événements pluvieux plus importants qui risquent de se multiplier, c’est du simple bon sens).
Il faut, partout où cela est possible, creuser (ou rénover/réparer) des bassins de rétention d’eau/bassins d’orage, des fossés le long des parcelles cultivées, … Cela ne sera pas LA panacée mais cela permettra(it) de ralentir l’eau, d’en stocker une partie qui pourrait s’infiltrer dans le sol (et servir de ‘réserve’ en cas de manque).
De même, en matière de construction : prévoir pour les parkings et zones similaires, des matériaux semi-perméables facilitant l’infiltration d’eau dans le sol, construire des réservoirs d’eaux pluviales et utiliser (après filtrage grossier/mi-fin) cette eau pour les WC, le nettoyage et autres activités ne nécessitant pas d’eau potable.
Une autre solution (plus coûteuse et à plus long terem) : séparer systématiquement l’évacuation des eaux usées et des eaux pluviales pour éviter des débordements/reflux d’eaux usées et la saturation des stations d’épuration qui, en cas d’abondance d’eaux pluviales, suite à la dilution, sont moins efficaces. - adapter le bâti pour permettre une température intérieure raisonnable en toutes circonstances. Il n’est pas toujours nécessaire d’entreprendre des travaux lourds et coûteux pour améliorer le bâti : placer des volets extérieurs (facile et pas impayable) permet de se protéger tant du rayonnement solaire trop important l’été que du vent froid, de la pluie. On peut également prévoir une ‘tente solaire’ (ou ‘banne’) du côté Sud pour créer une zone d’ombre sur le mur et les ouvertures exposées au soleil le plus chaud, prévoir un store (du type roulant, en tissu résistant) sur les ouvertures côté Sud, planter à quelque distance de l’habitation des arbres à feuilles caduques (qui feront de l’ombre, filtreront les rayons du soleil d’été et laisseront passer le soleil hivernal).
Et surtout, ne pas faire de son logement une ’bouteille thermos’ étanche, il faut, été comme hiver AÉRER, l’aération, la ventilation : un élément-clé d’un logement ‘vivable’ !
Ce qui précède n’a pas vocation à être exhaustif, ce sont simplement quelques idées et pistes de réflexion en vue de s’adapter le plus rapidement possible à ce qui semble se dessiner comme nouvelle donne climatique sous nos latitudes. De prochains articles développeront les différents aspects mentionnés ci-dessus.
Surtout, n’hésitez pas à me faire part de vos remarques, commentaires, suggestions; le système de commentaires faisant l’objet d’une modération, les commentaires ‘inadaptés’ ne seront pas publiés.
Merci d’avoir lu jusqu’au bout.